Les risques naturels sont intimement liés à la nature agraire de l’économie rurale, et à son environnement sahélien. Des cycles de sécheresses réduisent la production agricole, et déciment les troupeaux. Cependant, l’impact de ces chocs varie fortement selon la saison agricole, la zone agro-écologique, le type de culture, et la présence ou non de systèmes d’irrigation.
Les insectes nuisibles, ainsi que les maladies des plantes et des animaux constituent d’autres risques naturels. Périodiquement, le Sénégal subit l’invasion des criquets pèlerins, les plus récentes ayant eu lieu en 1988 et en 2004. Contrairement à la sécheresse qui affecte l’entièreté du territoire, les dégâts dus aux criquets sont géographiquement plus limités. En 2004, environ 20% des ménages ruraux ont subi des pertes de céréales estimées à moins de 50.000 tonnes (soit environ 14 millions de dollars EU), auxquelles s’ajoutent des dégâts importants aux pâturages dans certaines régions. D’autres fléaux à caractère endémique affectent aussi l’agriculture et l’élevage, mais de façon moins spectaculaire. Néanmoins, ils peuvent provoquer des pertes importantes de production. Ils comprennent les oiseaux granivores, les pucerons, la mouche blanche, et diverses maladies animales. La prévention et le traitement de ces infestations parasitaires demeurent limités.
La catégorisation des risques de base se présente comme suit:
(a)Risques naturels : sécheresse, inondations, dégradation des terres, etc.
(b) Risques pour le capital humain (santé et accumulation d’éducation) : maladie, blessures, accidents, invalidité, épidémies (ex : paludisme), déperdition scolaire, etc.
(c) Risques liés au cycle de vie : naissance, maternité, vieillesse, éclatement de la famille, etc. (d) Risques sociaux : crime, violence, vol, soulèvements sociaux, etc.
(e) Risques économiques : chômage, mauvaises récoltes, faillites d’entreprises, effondrement de la production, chocs de la balance des paiements, crise financière, crise du taux de change, etc.
Ainsi l’analyse des risques sur les cultures a révélé un certains nombre de résultats utiles pour la mise en œuvre de l’assurance agricole, en se référant aux statistiques officielles de rendements d’arachide hivernale, publiées par la DAPS et aux données historiques officielles sur le prix du kilogramme de l’arachide, dans les départements de Nioro, Kaffrine, Tambacounda et Kolda .En outre, les statistiques agricoles, notamment les rendements agrégés des cultures pluviales, peuvent servir au développement de l’assurance indicielle, ce qui contribuerait à stabiliser le revenu des agriculteurs face aux nombreux risques qui peuvent affecter leurs productions.
Cependant, il s’avère important de savoir que l’assurance agricole ne peut par restaurer toute seule la productivité agricole ; mais peut y contribuer :
• En sécurisant l’accès au crédit ;
• En réduisant les couts du crédit ;
• En permettant aux agriculteurs d’investir dans des activités plus rentables mais potentiellement risquées.
Au vue de ce qui précède, que ce soit dans le système d’assurances agricoles indicielles climatiques ou dans le système d’assurances agricoles sur rendements agrégés, nous dirons que le produit peut constituer un excellent outil pour la stabilisation des revenus en milieu rural.
En somme, la mise en œuvre de l’assurance agricole au Sénégal entre dans le cadre de la stratégie de lutte contre la pauvreté et à l’atteinte des OMD d’une part, mais aussi et surtout permet aux institutions financières de se protéger contre le risque de fongibilité du crédit en milieu rural lorsque la production est affectée.

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