PORTRAIT ET REPORTAGE SUR AYWAJIEUNE.

Du poisson à vendre ou Aywajieune ! L’expression vous plonge sûrement dans l’ambiance bruyante des marchés publics sénégalais où certaines vendeuses de poissons  usent cette expression pour accrocher l’ouie et le regard des clients. Malick Birane la transpose dans le monde des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication. Le tact est dans l’appellation de cette plateforme de commercialisation de poissons et de fruits de mer en ligne où l’initiateur a su puiser dans les racines profondes du marchandage traditionnel pour « diversifier les canaux de commercialisation » des produits halieutiques à travers le e-commerce.

                                                

Diplomé en es sciences à la Faculté des Sciences de l’Economie et de Gestion (FASEG) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Malick Birane a très tôt compris les rouages de l’économie mondiale actuelle qui se penchent vers la voie de l’entrepreneuriat. La jeunesse se reflète dans son âge (26 ans ) mais pas dans ses idées. A travers l’auto-emploie qu’il a eu à développer, le continent noir a certes épousé la couleur de sa peau mais surtout la valeur de ses ambitions.

Son choix de l’entrepreneuriat porté sur les ressources halieutiques est stimulé par le quartier où Malick Birane a fait ses premières armes : Yarakh. Une localité qui jouxte la mer et où l’activité de mareyage est le plus développé dans la capitale sénégalaise. Malick Birane côtoie les mareyeurs et pêcheurs de son quartier mais également leurs idées. L’expérience se tisse par la rencontre de ces acteurs de la pêche jusqu’à aboutir à une belle toile : Aywajieune.

«  il faut aller avec ses propres moyens ! » 

                                        

Le manque de financement constitue la première embûche dans sa trajectoire. Mais Malick Birane ne prend pas une fausse route. Sur ce chemin épineux, une arme précieuse : la détermination. Il ne se fixe aucune limite pour la réalisation de ce projet novateur dans le secteur de la pêche. Un domaine où la nature a bien gâté le Sénégal : 700 km de côtes avec des conditions météréologiques avantageuses et des ressources halieutiques très diversifiées. Selon l’Agence Nationale de la Statistique et la Démographie (ANSD), la pêche participe à plus de 11% sur les recettes d’exportation de biens en 2013. De surcroit, « les activités de capture contribuent à hauteur de 1,7% au PIB courant ». Ce qui révèle l’intelligence économique de Malick birane qui a tourné sa vision entrepreneuriale sur les richesses inépuisables de la mer. La plateforme Aywajieune a su profiter des avantages de la technologie pour mettre en contact  les ménages, les restaurants, les entreprises, les hôtels… aux produits de la mer.  La voie, un seul clic. Le temps n’est pas seulement de l’argent aux pays de l’Oncle Sam !

Cette plateforme n’est pas seulement une aubaine pour les amoureux des ressources halieutiques. Elle offre également un cadre d’exposition et de vente aux pêcheurs qui peinaient à trouver des canaux de distribution modernes  pour leurs produits. A travers des annonces qui sont publiés dans le site Aywajieune.com, cette innovation devient ainsi un pont entre vendeurs et acheteurs, que ça soit au niveau local ou international.

« Devenir à l’horizon 2020 une plateforme mondiale d’achat et de de vente de produits halieutiques. » 

L’horizon est loin, mais pas inaccessible. Le chemin étant déjà balisé, la marche vers cet objectif n’est qu’une question de temps. Alors Malick Birane presse le pas et veut prendre la destination du milieu rural pour y implanter des produits de vente des ressources halieutiques. La cible d’abord locale et celle internationale, après. Malick Birane prend ainsi les étages pour aboutir à ses desseins, sous le prisme éclairé de ces distinctions qui guident petit à petit ses pas.

Papa Alioune SARR